Carnet de voyages

  • Convoyage et prise en main

    Plus c'est long... plus c'est frustrant. Tout du moins quand on parle d'attente.

    Et il en a fallu de la patience pour prendre enfin la mer. Petit soucis techniques à la prise en main, une réparation à faire, réalisée de main de maître par l'ancien propriétaire (il a participé à la construction du bateau, il était donc la personne la plus adaptée pour ce petit chantier), une météo capricieuse pas toujours en adéquation avec mon planning familial et professionnel, tout ces petits riens qui mis bout à bout ont retardé le moment fatidique.

    Bref, plus de 3 mois entre la signature pour l'achat du bateau et la première navigation à la voile, oui, il a fallu s'armer de patience. Mais voilà, ça arrive, les premiers bord sous voiles. Trichy étire ses sillages sans autre bruit que les coques qui effleurent l'eau et le clapot qui vient frotter leurs flancs. Premières sensations et premières promesses entre un bateau et son skipper.

    Chacun se découvre et se dévoile. Le skipper, lui de son côté, exprime son bonheur dans la précision de ses réglages. Le bateau répond par petit touches sur la barre franche. Mais aujourd'hui, chacun cherche ses marques, surtout le marin. Les premiers bords sont calmes. On s'attendait à commencer la navigation par une bonne brise, mais finalement, il y a beaucoup moins de vent que prévu.

    Les quelques milles sur la Rance et le passage de l'écluse se font sans soucis. La sortie de la baie de Saint Malo se fait au près sur une mer calme et un vent faible. Une fois la grande Conchée passée, ce n'est plus la même chose. Avec le vent de la nuit d'avant et des jours d'avant, la mer est un peu chaotique, et plus on avance pire c'est, le vent de sont côté passe en mode nonchalant. Le moteur est remis en route. Il ne sera plus arrêté avant d'être au port. La fin du convoyage se fait de nuit avec la mer qui se calme dès que nous sommes à l’abri de Jersey, avec la lune, c'est derniers milles sont super agréables malgré le froid et l'absence de vent. Amarrage au port de Carteret facile avant une fin de soirée au chaud grâce au chauffage à air pulsé. Avoir embarqué ce petit chauffage était une bonne chose car au réveil, pont et pontons étaient gelés.

    Nous quittons le bateau en faisant attention de ne pas glisser avec l'impression du travail bien fait. Le bateau est enfin à la maison. C'est le début d'une nouvelle aventure, l'aventure entre Tricky et son nouvel équipage.

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  • Vente Olibrius

    Voilà c'est fait. Les dernieres démarches administratives pour la vente d'Olibrius sont terminées. Un livre se ferme, un livre un peu trop court à mon goût mais une très belle histoire et puis une autre aventure nous attend.

    Malgré la fugacité de ce moment de vie, ce ne fût que du plaisir. Une superbe rencontre pour commencer avec un homme extraordinaire lors de l'achat. Sylvain faisait parti de ces hommes avec qui les discussions sont toujours trop courtes, les adieux trop tôt. La suite c'est la remise en état d'Olibrius qui a été une belle expérience, trouver les bons compromis, découvrir de nouvelles techniques, acquérir de nouvelles compétences. Les navigations ont été toujours agréables dans le vent faible à fort, Olibrius a toujours été rapide avec quelque chose de rassurant quand la mer devant grosse. Avec son aménagement intelligent, la vie à bord y a toujours été agréable, on y trouve vite sa place et ses habitudes. On a l'impression d'être sur un plus grand bateau.

    Un superbe bateau, à tout point de vu.

    C'est vraiment avec une grande tristesse que je me sépare de ce bateau, mais c'est avec une grande joie que je cède la barre à son nouveau gardien qui je suis sûr saura en prendre bien soin. C'était une chose importante pour moi et mon ami Sylvain j'en suis sûr surtout que je lui avais promis de veiller sur son bateau.

    Pour le prochain projet, des infos dans quelques jours mais ne mélangeons pas tout.

  • La saison 2023 en images

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  • Navigation de nuit

    Le vent faible et régulier tire doucement le bateau. Comme animé par un marionnettiste le pavillon ventoie paisiblement. Le soleil s'est retiré il y a quelques heures pour laisser place à la nuit.
    L'immensité de la mer semble avoir été happée par l'obscurité. Seules quelques vagues proches sont visibles. Les plus éloignées ne sont présentes que par leurs bruissements qui me bercent. Les vagues se succèdent, la mer gonfle, enfle et se retire. Elle lève un flotteur puis la coque centrale. Parfois de manière synchronisée, parfois de manière chaotique. La mer impose son rythme, sa respiration au bateau et au marin.
    La lune humble, timide ne se montre que partiellement. C'est une nouvelle lune, elle ne laisse apparaître qu'une faible partie de son anatomie. Plusieurs jours lui seront nécessaires pour se dévoiler entière. Seuls ses contours sont perceptibles. Ce halo si léger joue une partie de cache cache en utilisant les quelques nuages éparses.
    Son jeu de séduction avec les marins est bien rodé pour se faire désirer.

    Une légère rafale passe entre ce qu'il me reste de cheveux, les sillages s'allongent, frémissent un peu plus fort. La barre se fait plus ferme, c'est le signe qu'il faut tirer légèrement dessus et en douceur pour faire accélérer le bateau. Directement reliée au safran, la barre franche porte bien son nom. Jamais elle ne ment. Le barreur peut l'écouter et lui faire confiance. Barrer au toucher est une expérience unique. Sans voir où l'on va, il faut naviguer au ressenti. Ce que la vue a perdu, les autres sens l'ont gagné. Les repères ont juste changé. L'homme et le bateau sont en harmonie.

    J'aime cette sensation, ce calme, pas besoin de musique ou de discussion pour me maintenir éveillé.
    Je lève la tête. Les étoiles essayent de compenser le manque de luminosité lié à l'absence de la lune, mais lointaines et petites elles ne peuvent pas faire grand chose. L'union ne fait pas la force cette fois ci. Je reste dans un noir intense mais j'apprécie leur effort. J'aimerai tant connaître le nom des étoiles principales et leurs constellations. Sans ce savoir, les contempler me suffit.
    Je me demande sur laquelle d'entre elles vit le petit prince.
    Quelles questions naïves mais si pertinentes pourrait-t'il bien me poser s'il m'accompagnait pendant cette navigation nocturne ?
    Me prendrait-il pour un fou ?
    Comprendrait-il ce que je fais ici seul dans le noir ? Moi même je ne le sais pas.
    M'aiderait-il à trouver ces réponses ?

    Plusieurs éclats de lumière au loin viennent perturber mes pensées.
    Je compte. Un, deux, trois, ... neuf. Neuf éclats puis une pause. Cette chorégraphie incessante indique une bouée, une cardinale ouest pour être précis. Le bateau devra passer à l'ouest pour parer le danger qui est à l'est. Je vérifie sur ma carte, ça correspond. Je ne suis pas perdu.
    Avec toute cette électronique à bord pour aider le marin, le cerveau se ramollie, la vigilance baisse et par facilité on fait confiance à ces gadgets. Mais en mer, toujours remettre ses certitudes est une loi immuable. Cette fois-ci tout est en ordre je peux retourner dans mes rêveries, mes pensées.
    Dans cette noirceur, personne pour me voir, pas même moi, je ne perçois qu'une ombre du reste de mon corps. Seul sur ce bateau, personne pour me juger. Je suis seul face à la mer, seul face à moi-même, pas de jugement, de tricherie, de faux semblant ou de discours sans consistance.
    Ici, seule la réalité n'a d'importance. Je ne suis jamais autant vrai que dans ces moments là.
    C'est peut-être ça que je viens chercher. Être moi-même. C'est si rare dans ce monde de jeu de dupes où tout le monde joue un rôle qu'il pense devoir jouer. C'est peut-être ça que j'expliquerai au petit prince. Je lui dirai que je navigue de nuit en solo pour une rencontre. Une rencontre avec moi-même.
     

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  • Nouvelle grand-voile pour Olibrius

    Après 25 années de bons et loyaux services, la grand voile d'Olibrius avait besoin d'être changée.
    La voile est déformée. La forme initiale n'est plus là. Le creux s'est accentué et a reculé. La chute s'est détendue. La voile donne moins de vitesse, moins d'accélération au bateau, crée plus de tanguage, donne plus de gîte... Pour la gîte, il n'y en a pas beaucoup sur un trimaran, mais le flotteur s'enfonce plus ce qui ralenti le bateau et crée des efforts supplémentaires sur la structure.

    Bref, c'est le moment de redonner un coup de jeunesse a la voile et de booster au bateau.
    Afin de gagner un peu en surface de voilure et surtout dans les hauts, cette grand voile possédera une corne. Cela veut dire qu'elle sera rectangulaire sur la partie haute.

    Avant avec comme tissus le Dacron, auparavant la seule solution pour augmenter les surfaces de GV était de mettre de la surface vers l’arrière en faisant ressembler la voile à une forme elliptique.
    Cette forme de voilure est très bonne en aérodynamique théorique sur un support rigide. Sur un voilier, après quelques années d'expérience, certains paramètres ne rendent pas cette forme si idéale pour un voilier.
    Les voiles à fort rond de chute sont difficiles à contrôler dans leur forme. Au prés, il est important de pouvoir fermer la chute pour éviter que le vent ne s'échappe par le haut. Avec cette chute arrondi, les efforts pour bien fermer la chute sont assez importants et c'est souvent par le milieu que la voile s'ouvre en premier alors que le régleur préférerai que ce soit pas le haut.
    L'autre paramètre à prendre en compte, c'est la force et la qualité du vent. En mer, pour des histoires de friction avec la mer et le bateau, le vent est plus fort et plus régulier en hauteur. Sur une grand voile traditionnelle ou à fort rond de chute, la partie haute de la voile est faible à très faible.
    Bref, une GV à fort rond de chute, ca donne plus de surface, mais pas au meilleure endroit et c'est plus difficile à régler... Je fais vraiment un résumé.

    L'apparition de nouveaux matériaux pour les tissus à voile a permis de faire des grands voiles avec des hauts de voile rectangulaires tout en gardant le rond de chute. Ainsi on augmente la surface et on va chercher le vent où il est le meilleur. Puis grâce à la compétition, les voileries se sont rendus compte que le mix rond de chute et corne n'était pas bon car cette chute arrondie ne permet pas de fermer facilement le haut de voile, donc de bien gérer la corne... La solution a été de faire des cornes un peu plus grande avec des ronds de chute limité. Heureusement les tissus avaient encore progresser et permettaient de gérer cette forme assez rectangulaire et des chutes assez droites.

    Pour la dimension de la corne, 1/4 à 1/3 de la bordure semble un compromis interressant pour la croisière. Une corne plus longue sera plus performante, mais plus difficile à fabriquer et controler ensuite, une corne plus petite demandera moins d'efforts pour gérer la corne mais sera moins performante. Encore une fois, je fais simple dans les explications. Je pourrais aussi parler du rapport longueur de corne/traînée et que dans certaines conditions une trop grande corne peut nuire aux performances...

    Sur Olibrius comme je souhaite avoir une grand voile à corne avec un rond de chute très faible, il me faut faire le choix d'un tissus assez rigide pour que le designer puisse dessiner une forme de voile intéressante.

    Maintenant que la forme générale est decidée, et le tissus plus ou moins défini, il faut voir pour la réduction, car par vent fort, on ne pourra pas garder toute cette surface de voile. Les ris sont des bandes de voiles qui peuvent rester rangé le long de la bome quand je vent est trop fort. Il faut donc réfléchir à la position des ris qui vont permette de diminuer la surface de grand voile. Francis Ferrari de Sail Fast m'a glissé dans la tête sa réfléxion :

    La majorité des grands de multicoque possèdent 3 ris pour s'adapter au mieux aux conditions de vent. Mais avec une GV à corne réalisée dans un tissus assez rigide, la voile s'adapte mieux au vent et au rafales. Et sur un multicoque qui fait du côtier, les risques de vent fort d'une différents. Il est donc possible de perdre nos habitudes et réfléchir autrement.

    Voyons ce qui se fait habituellement. Les réductions sont pour le 1er ris de 20 % ; 2e ris 40 % ; 3e ris 60 % de la surface totale. Sur une voile de 30m² comme ce qu'il y avait sur Olibrius
    - 1er ris 24 m²
    - 2eme ris 18 m²
    - 3éme ris 12 m²


    Maintenant prenons du recul sur notre expérience et celle des autres et se dire pourquoi ne pas avoir seulement deux ris.
     
    Pourquoi 2 ris peuvent suffire sur un multi côtier ou semi hauturier :

    Pour bien comprendre la logique, il faut oublier ses habitudes et penser à des ris de dimensions différentes de d'habitude
    1er ris position classique voir un peu plus grand que l'habitude éventuellement, sur une réduction de 20-22%
    le 2 éme doit être un équivalent de 3 éme ou presque soit une réduction proche de 50%.

    Ça donnerait
    - 1er ris 25-26 m2
    - 2nd ris 15-17 m2

    La logique est que sur nos « petits » bateaux on ne sort pas pour le plaisir passé 6 bft.

    A 5-6 bft nos bateaux peuvent encore naviguer GV haute.
    On n'est pas des régatiers et on ne va pas se trouver sous toilé ou sur toilé entre 2 ris
    quand il y a vraiment du vent (et la mer qui avec) on cherche surtout à ne rien casser et rendre les conditions de vie acceptable.

    En mer ca donnerait du coup :
    Jusque 5 bft = GV haute
    A partir de 5-6 bft = ris 1 confort : il y a du vent et ou de la mer c’était prévu je le savais - GV haute ça va trop vite, le bateau tape trop, je veux calmer le jeu je  claque 1 ris pour rendre la nav plus « calme »
    Au delà de force 6-7bft = ris 2 sécurité :  c’est vraiment plus fort que prévu, je me suis fait surprendre, il est vraiment temps de rentrer - je peux faire route en sécurité a un quasi équivalent ris 3.
    Au delà de force 8 = Gv basse :  j’aurais déja dû être  rentré depuis longtemps, je suis un con d’être dehors et que j’ai 2, 3 ou 4 ris la GV serait basse.

    En supprimant un ris, la voile coûte moins cher à fabriquer. Donc pour mon budget je peux passer à un tissus de qualité supérieure. Deux ris bien positionnés, c’est moins cher, c’est moins lourd et plus performant …


    Et voilà donc le dessin de la future GV. Une grand voile à corne de 31.6 m2 avec un ris à 20.1% de réduction et le ris 2 à 46.4% de réduction.
    Malgré une grande voile plus grande que l'ancienne, au 2eme ris, ma GV sera plus reduitee que celle d'avant au 2eme ris. 16.8m2 contre 18m2 avant. Sachant  que l'ancien propriétaire n'a jamais pris le 3eme ris malgre parfois des conditions fortes de vent, je suis persuadé de faire le bon choix.

    Pour tissus, ce sera une membrane de chez Trilam en TDBT. Un tissus conçu pour la haute performance mais qui résiste bien dans le temps. Le foc de mon ancien cata était dans ce tissus. La voile était super performante et le tissus saura bien résister au temps.

    La réalisation sera faite par la voilerie manche innovation qui fait parti du groupe All Purpose. C'est la quatrième voile que me fait Adrien et il me fait chaque fois un super boulot. Aussi bien sur la partie conseil, la réalisation, ou les finitions. Une voile bien finie est une voile qui dure. Toutes les voiles neuves sont belles (ou presque) c'est dans le temps que l'on voit la différence de construction d'une voile.

    Pour le dessin, c'est encore une fois Rémi Aubrun qui dessine ma voile, une preuve d'un dessin de qualité et d'une voile réussi.

    Avec tous ces paramètres, cette nouvelle voile est faite pour transformer Olibrius pour de nombreuses années. Olibrius sera plus rapide, plus agréable dans les vagues, plus facile à régler.... Le skipper n'a pas fini d'avoir un grand sourire en navigation.

    J'ai trop hâte de la voir en vrai et l'essayer.

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  • La saison 2022 en images

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  • Olibrius est à l'eau

    ENFINNNNNNNNN !!!!!!

    Jamais je n'ai autant attendu une mise à l'eau de bateau. Depuis début février que l'acte d'achat a été signé, j'attends ce moment. Mais entre la finalisation de la vente du cata, les différents confinements, le démontage du trimaran, la gestion du transport... les attentes se sont multipliées et cumulées à chaque fois. Si je devais changer le nom du bateau, il s'apellerai "désiré". Cela fait un mois que le bateau attend sagement sa mise à l'eau sur le parking du port.

    Mais cette fois c'est fait, le bateau est à l'eau.

    Mais revenons un peu sur ce week-end marathon effectué lors de la mise à l'eau.

    Samedi au matin rendez vous avec mon père pour préparer le montage du bateau. Il faut commencer par le rapprocher de la cale de mise à l'eau. La remorque est attelée à la voiture, le parcours se fait au ralenti. En arrivant sur le parking, mon oncle passe pour dire bonjour, on va le séquestrer pour qu'il nous aide. Nous n'avons pas besoin d'insister beaucoup, il était un peu venu pour ça aussi. Merci à lui.
    Nous commençons par descendre les flotteurs de la remorque. A trois, c'est un peu lourd, mais ça va. Ensuite mise en place des bras de liaison. C'est un peu un jeu de Tetris, il faut avancer l'un pour déplacer l'autre avant de revenir sur le premier. Avec un peu de patience, les deux bras de laissons trouvent leur place. Etanchéité, serrage des boulons, mise en place du trampoline.
    En début d’après midi, on se retrouve tous, mon père, ma mère, mon oncle, Sabine, pour mettre en place les flotteurs. Un copain passe, nous sommes 6, ce sera juste le bon nombre, c'est sont quand même un peu lourd et on a pas encore l'habitude. Les flotteurs sont en place, pas complétement mais ça suffit pour avancer.
    Pendant que les filles font l'anti-fouling, les hommes finissent de préparer le mat, et tous les petits à côté pour être prêt pour la mise à l'eau du bateau demain. Tout sera prêt juste à temps le soir et nous serrons à la maison juste avant le couvre feu.

    Dimanche matin, j'arrive sur le bateau en premier, mon oncle en deuxième, mon père arrivera un peu après en tracteur. On passe des amarres sur le ponton d'à côté pour déhaler le bateau tranquillement. La girouette est mise en place on peut mettre le bateau à l'eau.
    Le remorque est attelée à l'avant du tracteur pour que ce soit plus simple de manoeuvrer. Malgré cette disposition la remorque est difficile à manoeuvrer, elle se met vite de travers. La manoeuvre est difficile, mais à force de patience, le bateau goute à l'eau salée normande pour la première fois. Entre temps, mon oncle qui était à bord du bateau pendant la manoeuvre a failli tomber du bateau, on a frôler la catastrophe.
    Le bateau est amarré au ponton le temps que la mer monte pour être sûr qu'il n'y ait plus de courant. Pour passer de la cale de mise à l'eau au lieu de matage, il faut passer entre deux pannes avec des bateaux à moteurs qui ont leur moteur relevée et leurs hélices en l'air tel des éperons. Avec une largeur de 12 mètres et mon bateau qui fait 6.5 métres, la marge n'est pas nécessaire, surtout que sauf à l'etale, le courant est traversier.
    La dérive est descendue et nous partons. Le bateau est finalement maniable, et en l'absence de vent et de courant, il n'y aura aucune inquiétude dans ce passage assez étroit.

    Le bateau glisse tout seul, pas besoin de mettre le moteur à fond pour avoir une vitesse correcte, pourtant le moteur est de faible puissance. Nous allons faire un petit tour dans le havre, puis retour dans le port avec amarrage au ponton visiteur.

    Nous prenons un apéro ensemble, avant déplacer le bateau à l'emplacement de matage.

    Nous halons le bateau à la main pour le positionner prés du quai. A marée basse, la hauteur du quai sera un allié pour hisser le mat. Le bateau est amarré avant le repas, nous mangeons pendant que la mer baisse.

    Le mat est préparé avec des maintiens latéraux, et papa est venu avec son tracteur, car c'est le tracteur qui va hisser tirer sur la drisse pour dresser le mat. Pour que le pied de mat soit en place, il faut hisser un peu la tête de mat. Un escabeau est positionné sur le ponton et je maintiens la tête de mat assez haute le temps que mon père aille au tracteur et comme la traction. Les filles surveillent que le pied de mat ne sorte pas de son emplacement. Avec l'aide du tracteur, et la hauteur du quai, le mat trouve vite et sans effort  sa position. Tout le monde est soulagé car c'est un manoeuvre délicate.

    Le bateau ne peut rester ici le temps d'une marée, il faut le remettre au ponton visiteur, mais la mer ne montera qu'une fois le couvre feu acté. Nous décidons avec Sabine de dormir à bord. Dés que le bateau lève, je me mets à l'eau et tire le bateau à la main jusque le ponton visiteur dans moins de 50 cm d'eau.

    Cette première nuità bord sera douce et agréable.

    Bras de liaison en placePrêt pour la mise à l'eauAu ponton visiteurEn attente du matageMater

  • L'arrivée d'Olibrius

    L'arrivée du printemps est souvent signe de beau temps et de renaissance. C'est le retour des cirrus, ces nuages aux cheveux d'argent annonciateurs de beau temps. Mais c'est un Sirius qui arrive à Portbail, un Sirius 26C. C'est Olibrius, notre nouveau bateau.

    Les quelques rayons de soleil que nous offre le mois d'avril vont être mis à profit pour lui faire vivre une renaissance, tel le Phoenix qui renaît de ses cendres...
    Bon ok, j'en fait de trop. En réalité, on va juste essayer remettre le bateau en état de naviguer après l'avoir récupéré démonté façon puzzle tel un meuble Ikea.

    Au programme des jours à venir (voir semaines si confinement il y a) :
    - Déballage du paquet cadeau. Hoooo c'est beauuuu !!!
    - Comprendre ou va quoi, comment,et éventuellement pourquoi
    - Un peu de bricolage, mais juste un peu cette fois, c'est promis.
    - Remontage du bateau, dans l'ordre suivant : les bras de liaison, les trampolines, les flotteurs
    - Transumense du bateau depuis le parking jusque la cale de mise à l'eau
    - Mise à l'eau du bateau. Après 25 ans en Méditerranée il va avoir froid.
    - Test du bateau pour savoir s'il est étanche
    - Sourires du skipper et de l'équipage ou pleures selon si le résultat de l'étanchéité
    - Mise place du mat
    - Remise en place des bouts. En langage terrien : Bouts = ficelles qu'on tire pour faire machiner des trucs sur le bateau.
    - Mise en place des voiles. Les terriens pensent que les voiles servent à faire avancer un voilier. En réalité, elles ne sont là que pour faire pavaner le skipper. Faire croire qu'il est un être supérieur doué d'un intelligence supérieure car selon la légende il saurait comment ça marche. Bref, avec ses voiles et toutes ses ficelles, devant les terriens, le voileux cherche a briller en société tel l'éclat de Sirius lors d'une navigation nocturne.
    - Test en mer si le skipper sait encore comment on fait. Joie, bonheur et sérénité de l'équipage.

    Bref, ce n'est que début de l'aventure mais l'écriture d'une nouvelle belle histoire commence.

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