Tout sur l'Aquilon
En 1992, Paul Staneck conçoit un catamaran de 7.65 mètres pour son usage personnel. Ce bateau l’Aquilon 7.65 navigue toujours. Il a fait la joie de son second propriétaire pendant de très nombreuses années et fait la joie de son nouveau propriétaire que j'ai eu la chance de croiser en 2002. A la demande de quelques amis, il réalise d’autres Aquilons 7.65 à partir de gabaris. Puis, en 1995, pour améliorer les finitions et augmenter sa capacité de production il réalise des moules, et en profite pour modifier quelque peu le bateau afin d’en améliorer le confort, et le passage dans la mer. Le bateau gagne en franc bord, en longueur (35 cm ajoutés au niveau des deux roofs), en hauteur sous barrots, mais aussi un peu en poids, (ce qui le rendra un peu plus paresseux dans le petit temps), l’aquilon 800 est né. Mais après cinq bateaux, Paul Staneck fera faillite en France. Il partira aux USA pour continuer la fabrication, les bateaux s’appelleront désormais Aquilon 26, puis après quelques modifications pour mieux convenir au marché américain (barre franche seule, intérieur un peu plus chaleureux, nouvelle capote, quelques équipés en plus …), il changera une dernière fois le nom de ces bateaux (Aquilon 265) avant de faire faillite une dernière fois.
Conception
Les matériaux High Tech ont permis de réaliser un bateau très léger, revers de la médaille, le bateau demande une main d’œuvre de qualité lors des différentes réparations à effectuer.
Le sandwich est composé de mousse airex, résine isophtalique et de tissu biaxial (2*600g/m² dans les bordés, et 600g de plus dans les fonds).
Les constructions de Paul Staneck ont bonnes réputations, mais il existe trop peu de modèle pour faire une généralité de leur tenue dans le temps.
Les ailerons (profil NACA 69006) sont rajoutés à la coque par collage au joint Syka et leur finesse (pour un meilleur près) les rend un peu fragiles pour des échouages répétés. Il ne faudra pas compter échouer le bateau tous les jours sur un sol dur sans les renforcer. En revanche, notre bateau qui échouait tout les jours sur de la vase n’a connu aucun souci, et les quelques échouages réalisés sur sable dur ne posent pas de problèmes techniques.
La finesse des œuvres vives permet d’avoir de bonnes performances, et le redan au dessus de l’eau permet d’augmenter le volume dans les coques, sans que le bateau ne tape.
Gréement et accastillage d’Adonis
Gréement sloop gréé 4/5éme avec mat aile tournant autoporté (Sparcraft F175C d’environ 11mètres de long) et bôme à trois prise de ris (option permettant de naviguer avec le taud de soleil.
Bout dehors alu de 1m50 pour le gennacker et le reacher
Winch Andersen ; un 12ST pour les drisses, deux 10 pour les écoutes de gennacker, reacher et génois léger
Écoute de grand-voile sur palan Easy 2 vitesses 8 brins à billes. Chariot de grand-voile Frederiksen à billes 2 brins renvois et coinceurs.
Écoute de foc sur palan 4 brins à billes. Chariot de foc Frederiksen à billes 2 brins renvois et coinceurs.
Bras d’artur Palan 6 brins
Confort
Coque bâbord
Avec une couchette double de 120cm par 200cm, et un cabinet de toilette, cette coque pourrait être appelée cabine propriétaire. Le cabinet de toilette comprend des toilettes marins, un lavabo qui possède un pomme de douche intégré au robinet, et dont le flexible est assez long pour pouvoir être utilisé dehors. A cet endroit la HSB est seulement de 1m70, mais un hublot bien placé permet par beau temps de sortir la tête. Sous nos pieds un puisard et une pompe électrique permettent d’évacuer l’eau de la douche.
Une petite « penderie » prend place juste à côté du lavabo.
Un rabat peut être descendu au dessus des toilettes pour accéder à une couchette cercueil, qui bien que large et haute n’est pas très facile d’accès.
Au pied du lit, on bénéficie de la HSB. Pour le rangement, il y a sous le lit double et sous la couchette cerceuil un grand coffre et deux autres petits, un au pied du lit, et un autre au bout du lit.
Coque tribord
Cette coque fait office de cuisine, carré, coin navigateur, et éventuellement couchage. La cuisine possède un évier, un double réchaud, une glacière (parfois transformé en frigo) et de nombreux rangements pour la vaisselle. Sous cette cuisine est placé un immense coffre qui va jusqu’à l’avant, et qui est aussi accessible par le pont. Il sert donc aussi bien de soute à voiles, que de rangement pour la nourriture, surtout qu’un coffre supplémentaire a été prévu à cet effet.
Le carré peut accueillir 5 personnes qui pourront profiter du mouillage en regardant à travers les larges ouvertures qui feront face à eux. Sous les siéges du carré se trouve un coffre de dimension moyenne, et derrière le dossier un porte document ou prendront les papiers du bateau, ainsi que les cartes et les tous les document pour la navigation.
En retirant les pieds de la table du carré, celui-ci devient une couchette double de 120 cm de large. La table du carré peut également être installé dans le cockpit.
Pont
Le pont est composé d’une plate forme rigide derrière le mat, et d’un trampoline en avant de ce dernier. On retrouve des bancs en teck qui coure tout le long du cockpit, trois grands coffres sont placés entre la poutre du milieu, et la partie cockpit de la plate forme. Au milieu de celle-ci se trouve le coffre du moteur. Le coffre du milieu permet de loger la nourrice du moteur avec divers accessoires, et en avant de celui-ci est placé un coffre à bouts.
A l’avant des coques, se trouvent aussi deux petits coffres (en option), et une ouverture pour accéder à l’immense coffre de la coque tribord.
Deux pieds supplémentaires pour la table du carré ont été prévus pour que la table soit installée dans le cockpit, ce qui permet alors de manger à huit. Une grande tente peut être installée au dessus du pont qui offre une hsb de 1m80, de changer de coque ou de profiter pleinement de la table de cockpit sans être mouillé par temps de pluie.
Performances
De part sa construction très légère, et ces coques assez fines à la flottaison, le bateau reste assez vivant et montre souvent son tableau arrière à d’autres multicoques même si cela reste un bateau familial avant tout. Mais, ses ailerons, et sa surface de voile assez restreinte (31 m² en standard) rendent le bateau un peu paresseux dans le petit temps, surtout au prés. Equipé d’un gennacker ou spi asy, et d’un code 0 vous pouvez améliorer grandement les choses, surtout que le bout dehors prévu pour recevoir ces voiles mesure 1,50 mètres, ce qui pousse ces voiles loin en avant du mat.
Dans la brise, les choses sérieuses commencent, et il n’est pas rare de faire des moyennes à plus de 10nds, avec des surfs dépassant facilement les 15nds et certains propriétaires disent être monté à plus de 20nds. Pour notre part, nous n’avons pas le bateau depuis assez longtemps pour donner notre impression, mais j’espère réaliser rapidement les polaires et les ajouter à l’article.
Le bateau reste sécurisant, et à moins de vouloir naviguer sur une coque, ou de ne pas réduire à temps, le bateau reste sure (Un ancien propriétaire avoue avoir essuyé 10btfts sans avoir peur à bord, mais être mouillé).
Le moteur positionné au centre du bateau, permet de faire tourner le bateau presque sur place et évite que l’hélice ne sorte de l’eau, mais les ailerons, et le fardage imposent d’avoir un minimum de vitesse sous peine de déraper lorsque le vent de travers est assez fort. La vitesse au moteur est très correcte pour un bateau de cette taille. On peut compter sur un vitesse moyenne de 6nds (avec un moteur de 10cv et hélice de puissance) et une vitesse maximum de 8-9 nds (sans vent).
Le capot qui recouvre le moteur atténue les bruits (moins de 60db) et les odeurs, mais par sa grandeur permet des interventions faciles en cas de besoin surtout que ce dernier est placé au milieu du cockpit.
Un bout bien placé permet de relever le moteur sans forcer.
Sécurité
De par sa conception (coque en sandwich mousse Airex), les coques ont une flottabilité positive, avec des pains de mousse ajouter à l’avant, et à l’arrière, le bateau est homologué insubmersible. Le nombre de personnes admises à bord est 5 en 3éme catégorie, et 7 en 4éme.
Le franc bord élevé à l’avant, sa voilure modéré (en standard) font que même si ce bateau n’est pas totalement inretournable, il reste très marin et sûr.
En résumé
Bien sur je ne suis pas réaliste mais je vais essayer d’être honnête…
Performances
Si l’on ne compare pas ces performances à un pulsar26, KL trophée, ou autres multicoques dédié à la vitesse, elles sont bonnes surtout dans le medium.
Maniabilté
Hormis le fardage qui fait déraper le bateau à faible vitesse par vent assez fort, la manoeuvrabilité du bateau est facile sous voiles comme au moteur.
Confort
L’agencement sur deux coques, et la circulation difficile dans les coques peut déranger certains, mais le volume d’habitabilité est au dessus de la moyenne des multicoques, et même supérieur à certains monocoques. Quant au pont, avec sa tente, il devient le roi des mouillages forains.
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