Jeudi 6 août

La nuit à été difficile pour Amelie et moi, le temps de sommeil a été rduit et les paupières sont lourdes. Ça nous arrive quand on sait que l'on doit se lever de bonne heure pour des choses importantes.
La peur de ne pas se réveiller.

Je me lève tant bien que mal et prépare le bateau. Je largue la bouée et traverse un troupeau de bateaux qui gîte (monocoques dit traîne plomb ou demi bateau).

Dès les rochers passés, la grand voile est envoyée et le foc déroulé. Le bateau accélère à plus de 6 nds. Le moteur est arrêté et relevé. Le temps de remonter le moteur, la rafale de vent s'est tue. Cela devait être un effet venturi lié à la côte. Je redescends le moteur le mets en route et mets la ligne de traine à l'eau.

Comme d'habitude, la planchette se retourne à cause d'une algue. Je remonte la ligne, et ho surprise, il y a un maquereau de pris sur la mitraillette. Le premier poisson de ligne du bateau.

Malgré le peu de vent, la mer se creuse, une houle de face avec un clapot désordonné et haché de travers. Je remets la ligne de traine à l'eau.
Au fur et mesure que l'on avance, la mer se durcie.
Lise se lève avec mal au coeur. Ines et Amélie suivent peu de temps après, avec les mêmes symptômes. Il faut reconnaître que la houle de face est de 1m 1m50 et le clapot totalement désordonné, secouent le bateau dans tous les sens. Amélie prend la barre, ça aide à faire passer le mal de mer. A force de faire les allers retour à l'intérieur, je ne me sens pas très bien non plus.

Le paysage ne défile pas assez vite à notre goût. Malgré la GV hissée pour que le bateau soit en appui et contribuer à la propulsion, nous ne dépassons que rarement les 5 nds.
Je me souviens de mon passage à la pointe de Penmarch l'année dernière, je m'étais fais particulièrement secoué car j'étais passé trop prés des côtes. Pas deux fois la même bêtise.
Nous passons assez large pour limiter les phénomènes de mer hachée que l'on trouve à tous les raz ou pointe surtout quand il y a du courant. Les presque 2 miles qui nous séparent des premiers rochers ne suffisent pas. A l'approche de Penmarch, la mer durcie encore. Le clapot de 50 cm totalement désordonné s'ajoute a la houle qui atteint maintenant 2 à 3 mètres. Des bateaux nous entourent. On voit leurs mats tourner dans tous les sens. Ils se font bien secouer aussi.

Pour tout l équipage c'est la punition. Les deux filles vomissent régulièrement et essayent de dormir entre deux. Heureusement, les dauphins viennent nous remonter le moral régulièrement. Après ce cap, nous pouvons abattre et mettre du vent dans les voiles. La houle sera 3/4 avant, bref ça va se calmer.

Enfin, ça c'est la théorie, car en réalité le vent n'est pas assez fort pour garder le foc gonflé et la mer nous agite toujours autant.

Que faire, continuer vers le raz, et passer encore 4-5 heures dans cette mer(de) ou s arrêter faire une pose et laisser la mer se calmer. Au vu de l' état de l'équipage, la décision est vite prise.

Après s être fait secouer comme des pruniers, nous cherchons un abri côtier.

Nous prenons la direction d'Audierne. En phase d'approche, la mer se calme. Il reste encore un peu de houle, mais le clapot diminue.

 

Un Lagoon 380 se rapproche de nous, non, il ne va pas nous doubler quand même. 
C'est l'antonyme de notre bateau, Un cata très confortable mais très lent normalement. C'est une journée en enfer, se faire doubler par un Lagoon 380 s'est la honte sur sa famille pendant 5 générations !!! Ces bateaux ont l'avantage d'avoir 2*30cv de moteur quand nous n'avons qu'un moteur de 10cv.
Bon, OK, ca va comme excuse, vu les conditions météo, sa vitesse supérieure est totalement justifiée, mais quand même.

Un plateau rocheux protège l'entrée du port, nous faisons le tour, mais une houle de deux mètres persiste. Mon neveu serait content de faire du surf sur ces longues vagues.

C'est à marée basse que nous faisons notre entrée dans le chenal du port, avec peu de hauteur d'eau et des bancs de sable émergeants. Il faut être attentif. Amelie gère ce chenal de main de maître, pendant que j'installe les par-battages.

Nous nous amarrons en bout du ponton C comme vu avec la capitainerie. Nous avons seulement 7 mètres de ponton pour un bateau de 10 mètres de long.
Avec un amarrage en marche arrière et le vent qui nous pousse sur le bateau de derrière, nous cumulons les difficultés. Heureusement, le vent est faible et l'équipage commence à se roder à la manoeuvre, nous accostons sans heurt et en douceur.
Le temps de finir d'amarrer le bateau et les filles gazouillent dans le bateau comme si il ne s'était rien passé. Un gros goûter est distribué dans le carré à l'ensemble de l'équipage méritant qui reprend des forces.
Le bateau est rangé avant de descendre à terre.

Nous passons à la capitainerie signaler notre arrivée, puis visitons la ville à la recherche d un restaurant pour le soir. La ville est sympathique, il y a tous les commerces nécessaires pour une escale réussie. Nous repérons un restaurant spécialisé dans la viande rouge ; le boeuf qui rit.
Retour au bateau, les filles vont prendre leurs douches, pendant que je bricole. Dès leur retour, je pars à la douche, mais avant de passe acheter un bol pour Amelie. Je possède une mug avec une décoration de poissons dessus comme beaucoup d'éléments sur le bateau. Elle m'a avoué être un peu 'jalouse' de moi et qu'elle rêve toutes les nuits d'avoir un bol avec cette déco. Lors de notre ballade j'avais repéré un magasin qui en commercialisait. J'en achète un et le fais emballer.
Au retour de ma douche, nous nous offrons un apéritif avant le resto. J'en profite pour offrir le bol à Amelie. Elle est ravie.

La décoration du restaurant est colorée et chaleureuse. Subtil mélange entre authentique vieille maison aux pierres et poutres apparentes et une déco moderne.
Le serveur est souriant avec beaucoup d'humour.
Les assiettes variées sont belles et bien garnies. Steak haché pour les filles, cheeseburger pour Amelie entrecôte pour moi, le tout accompagné de frites. Tout le monde se régale et retrouve des forces.

Une petite balade pour digérer avant un repos bien mérité.

 
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