Publication facebook confinement #9

Au cœur de la tempête.

Souvent les photos de mer aplatissent la hauteur des vagues. En intégrant un élément dans la photo, cela permet de donner un ordre de grandeur et cette photo représente bien je trouve la mer du moment.

Nous arrivons en Norvège, une grosse dépression nous rattrape plus vite que prévu. La fin de nuit a été très agitée, la mer n'a pas cessé de grossir et le vent de forcir. Nous avons vu le soleil pointer le bout de son nez alors que le vent était établi à 45 nœuds, 3 ris sur la GV et la taille d'un tourmentin devant, autant dire deux petit mouchoirs de poche. Sur une mer très grosse (4-6 mètres de creux), nous enchaînons les surfs à plus de 20 nœuds.
Soudain une vague plus abrupte que les autres et pas parfaitement négociée, le bateau s'emballe, le bateau dévale la pente sans qu'on puisse le ralentir. En bas de la vague les étraves continuent leur descente et s’engouffrent sauvagement dans la vague de devant. Un planté à 20 nœuds, le bateau s'arrête net, les safrans sortent de l'eau, tout vole dans le bateau, y compris, les dormeurs. L'équipage est définitivement réveillé par une grosse frayeur. Après quelques dixièmes de secondes qui semblent des minutes le bateau reprend sa position puis sa vitesse. Le bateau n'a rien, seul un trampoline s'est arraché mais l'équipage a eu chaud.

Ma plus grosse frayeur en mer.

En approchant de la côte, la mer se calme et le vent aussi, toujours 3 ris et presque rien devant nous finissons notre traversée de la mer du Nord calmement pour reprendre nos esprits. Nous avons réalisé 260M en 24H avec un marquise 56, belle performance pour un gros pépère de 20 tonnes surtout quand on sait que les premières 12 heures se sont faites à près de 8 nœuds de moyenne.
Alors que nous allons nous mettre à l’abri, ce chimiquier de presque 66 mètres part affronter la tempête.

Je prends plusieurs photos, celle ci est la plus parlante.

Confinement 9

 
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